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Dans tous les différents thèmes sur lesquels je travaille, je cherche à faire ressortir la poésie d’un instant esseulé, le miracle de la nature, le mystère de la vie, le reflet de l'âme. 

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« Dans le lexique visuel de Nina Šmídek, il y a quelque chose du paradis perdu de l'enfance,

car l'artiste qui perd son enfance perd ses racines. Cette corrélation se fonde principalement sur le ton particulier et la localisation de ses thèmes. 

Ainsi, tout un monde de chemins arborés, de paysages enneigés, de lumières vacillantes, de ruelles embrumées, d'ombres transhumantes, de végétation foisonnante, de silhouettes graciles ou dénudées, voir de maisons tapies dans les frondaisons… nous restitue avec un charme légèrement précieux, les lacis d'une mémoire teintée de nostalgie, où l'on ressent l'impression de vie ralentie, hors du temps. 

Et en dépit de nombre de personnages généralement vus de dos, qui déambulent sous la froidure

dans les rues désertes, une poignante solitude baigne ces images mélancoliques, que l'œil ému

de la photographe réinvente au gré de la justesse de sa vision et de la mesure intérieure qui les rend proches et familières.

 

 

Nina est bien cette photographe qui fait revivre ces atmosphères au flou étudié, dont l'énoncé renvoie à Prague, sa ville d'origine, à laquelle elle s'identifie affectivement, et dont elle ne se lasse pas d'interpréter l'étrange présence. 

Au sein de ces périmètres, la nature, les humains, les volatiles et les bâtiments s'accordent spontanément, fédérés par les mêmes harmonies et le même ressenti, en s'opposant aux clichés retouchés souvent sophistiqués à l'excès, que l'on croise régulièrement dans les magazines. 

Ici, tout est à la fois savant dans le processus technique et les cadrages, et simple dans la recherche de l'essentiel, l'angle d'approche et la résolution des plans ciblés. 

On est d'emblée capté par ces évocations feutrées, chemisées par une symphonie de coloris changeants, où filtrent parfois des réminiscences de Monet ou de Klimt, qui nous rapprochent des procédés picturaux, comme on est interpellé par le raffinement du rendu, où ne se fait jour nulle faute de goût. 

Enfin, on reconnaîtra à Nina Šmídek le don d'incarner ces images rares qui parlent au cœur

et à l'esprit. »

Gérard Xuriguera

29. 6. 2018

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